François Hollande était à Riyad, le mardi 5 mai, à l’invitation du nouveau roi Salmane pour participer à un sommet du Conseil de coopération du Golfe. Il est le premier chef d’Etat occidental à assister à une telle réunion. Après avoir vendu 24 avions de combat Rafale au Qatar, le président de la République est reparti d’Arabie saoudite avec des promesses de contrats pour les entreprises françaises d’un montant de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Mais sa visite était aussi un double signal politique, à la fois aux Etats-Unis, dont les relations traditionnellement privilégiées avec Riyad sont aujourd’hui tendues, et aux pays arabes sunnites que la France semble soutenir face à l’Iran chiite.
Ancien secrétaire général du ministère des affaires étrangères et ambassadeur de France, Francis Gutmann conteste la pertinence de cette politique française.
L’Arabie Saoudite et les Etats-Unis sont mariés depuis longtemps. Depuis quelque temps, les relations sont un peu tendues à l’intérieur du couple. Alors la France cherche à prendre la place de l’amant en s’attirant les faveurs saoudiennes.
L’ennuyeux, c’est que la vie internationale n’est pas une comédie de boulevard. Chercher de fortes relations avec l’Arabie Saoudite et les autres pays du Golfe est bon et nécessaire. Mais le faire systématiquement et ostensiblement au moment où l’Iran devient également un acteur incontournable dans la Région, cela est une politique à courte vue.
Le rôle de la France en général est celui d’un médiateur en faveur de la paix. Elle n’a pas en l’occurrence à paraître prendre parti entre les Sunnites et les Chiites.