Monsieur Trump a sûrement ambitionné de longue date d’être Président des Etats-Unis. Il n’est pas certain qu’avant ces derniers jours, il ait jamais pensé qu’il le deviendrait vraiment.
Par delà ses déclarations iconoclastes de la campagne électorale, sa future politique étrangère est à peu près aussi inconnue qu’il ne l’était lui-même il y a peu de temps encore. Le plus grave pour l’heure est l’incertitude.
Il reste à Monsieur Trump à découvrir le monde comme à celui-ci à découvrir Monsieur Trump. Sachons faire en sorte qu’il ait de la France une image « matter of facts » et dynamique et non passéiste et moralisatrice.
Attention que l’establishment international qui occupe la scène depuis des lustres ne se laisse pas influencer dans les positions qu’il prendra par le fait que Monsieur Trump n’est pas « du même monde ». Madame Clinton, aux Etats-Unis, a fait une erreur de cette nature avec les classes moyennes.
L’élection de Monsieur Trump traduit une crise de la société américaine. Mais celle-ci s’inscrit aussi dans le mouvement général d’une époque qui s’achève. Un monde se meurt qui eut sa grandeur, sans que puisse aujourd’hui être suffisamment imaginé celui qui lui succédera avec ses remises en cause et ses approches inédites.
Avec Messieurs Sarkozy et Hollande, la France ambitionnait d’être le meilleur élève de la classe atlantique. Avec l’élection de Monsieur Trump, voici venu le moment pour elle de reprendre la politique indépendante qu’elle n’aurait jamais dû abandonner, et que les incertitudes de la politique américaine à venir rendent plus nécessaire que jamais.