En mai, élections européennes. Elections européennes et non pas élections sur l’Europe.
La construction européenne, ce grand idéal, a assuré la paix et permis de grandes réalisations. Mais pourquoi se mentir ? Depuis quelques années, elle est en panne.
Autrefois être Européen avait une signification en soi. Aujourd’hui, cela se définit seulement par rapport aux autres. A ses débuts, la construction européenne avait pour but pour les uns la paix, pour les autres l’édification d’Etats-Unis bis. Aujourd’hui, on ne sait plus très bien où elle va, en tout cas elle est un must. Au reste, elle s’apparente de plus en plus à un jeu de lego.
Les Européens restent fiers d’être Européens mais sans plus avoir confiance dans l’Europe. Celle-ci n’est plus conquérante, elle est douairière. Elle ne crée plus, elle donne des leçons au nom dont ne sait quel droit acquis.
Face à cette situation, on aurait pu imaginer que, dans la perspective des prochaines élections, plusieurs pays de l’Union Européenne et la Commission réfléchissent, depuis au moins un an, aux projets et aux orientations susceptibles de constituer un nouveau grand dessein. Un peu comme les six Européens d’alors se réunirent à Messine après l’échec de la CED.
Mais non, il n’en a rien été. Les électeurs de chaque pays vont s’exprimer à partir de préoccupations nationales et de conceptions européennes ressassées.
Or il y a urgence. Il faut sauver l’Europe. Pourra-t-on faire immédiatement après les élections cet aggiornamento qui n’a pas été entrepris avant celles-ci ? Mais si rien ne se fait, comment ne pas se poser une question autrement plus grave ? Plusieurs peuples dans l’Histoire ont bénéficié d’un pouvoir dominant et connu d’éclatantes civilisations. Puis ils ont décliné dans une sorte d’affaissement biologique. Puisse-t-il ne pas en être ainsi de la France et de l’Europe ?