Avant le renouvellement du Bundestag, le 24 septembre, trois élections régionales devaient cette année donnaient le ton. En Sarre, le gouvernement sortant dirigé par une ministre-présidente chrétienne-démocrate s’est imposé. Au Schleswig-Holstein, le dimanche 7 mai, les sociaux-démocrates ont subi une défaite cuisante qui les place sept points derrière la CDU et devrait les priver de la direction du gouvernement régional.
Le test de la Rhénanie-Westphalie
Ce sont deux petits Länder aux deux extrémités de l’Allemagne qui ne reflètent certes pas la situation globale du pays. Le scrutin du 14 mai en Rhénanie-Westphalie, avec 18 millions d’habitants le Land le plus peuplé d’Allemagne, sera en revanche déterminant. Le gouvernement régional est actuellement dirigé par une coalition SPD-Verts.
Un revers des sociaux-démocrates serait un signal inquiétant pour Martin Schulz, le candidat à la chancellerie. L’ancien président du Parlement européen a accédé en décembre à la présidence du SPD où il a remplacé Sigmar Gabriel. Nouveau venu dans la politique nationale, il a bénéficié dans un premier temps d’un succès d’estime. Sa côte de popularité est montée en flèche et il a entrainé avec lui tout le parti. Le SPD n’arrivait pas à se sortir de la nasse que représentait pour lui la grande coalition avec la CDU. Il apparaissait condamné à rester le junior partner d’Angela Merkel sauf à retourner dans l’opposition.
Une "bulle" ?
Martin Schulz a donné l’impression de pouvoir renverser cette situation. Il a brusquement fait jeu égal dans les sondages avec la chancelière, qui se représente pour un quatrième mandat. Le changement paraissait possible, aussi en Allemagne.
La « bulle » cependant est en passe de se dégonfler. Aux élections locales, le SPD n’a pas profité du changement à sa tête. Les bons sondages sont revenus au niveau antérieur. Ils montrent un Parti social-démocrate clairement derrière la CDU/CSU et une chancelière qui surclasse son nouveau concurrent.
Il reste quatre mois avant les élections générales. Des surprises ne sont pas exclues mais après la défaite au Schleswig-Holstein, Martin Schulz n’a pas pu cacher sa déception. Le gouvernement de Kiel était jusqu’à maintenant une coalition entre SPD-Verts et la Fédération des électeurs du Schleswig du sud (SSW) un petit parti représentant la minorité danoise du Land. Pour Martin Schulz, c’était un symbole de la diversité de l’Europe et de son respects des minorités. Un symbole entamé.