Migrants : de qui se moque-t-on ?

Après une longue nuit de négociation, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne sont parvenus, au matin du 29 juin, à un accord sur le dossier migratoire. Cet accord prévoit la création de centres d’accueil, sur la base du volontariat, sur le territoire européen. Il envisage également la mise en place de « plates-formes de débarquement » hors de l’Union européenne. « La coopération européenne l’a emporté », a affirmé Emmanuel Macron. L’ambassadeur Francis Gutmann nous a adressé ce billet.

L’accord sur les migrants signé le 29 juin à Bruxelles prévoit la création de centres d’accueil au Nord et de débarquement au Sud de la Méditerranée. Au Sud, les pays concernés n’ont pas été consultés et d’ores et déjà le Maroc, la Tunisie et l’Albanie ont refusé de tels centres sur leur sol. Au Nord, l’Italie et la France –qui se veut cependant le promoteur de cet accord- ont opposé un même refus.

L’accord de Dublin sur la responsabilité première des pays d’entrée dans l’Union Européenne n’est pas abrogé mais il ne sera pas appliqué, notamment en Italie. D’une façon générale, on parlera d’un succès pour l’Europe, mais tout étant fondé sur un volontariat général, il s’agit plutôt de « wishful thinking ».

On dira que 60 % des Français selon un sondage récent sont opposés à la venue de migrants. Mais un vrai gouvernement ne gouverne pas à partir des sondages.