Europe/Asie : silence sur les droits de l’homme

L’Europe n’a pas dit un mot sur la situation des droits de l’homme en Asie lors de la cérémonie d’ouverture, lundi 25 mai à Hanoi, de la 9è réunion des ministres des affaires étrangères de l’ASEM, l’association de quarante et un pays d’Asie et de l’Union européenne.

La commissaire aux relations extérieures, Benita Ferrero-Wagner s’est gardée de toute allusion à la situation des droits de l’homme. Elle n’a mentionné ni la Birmanie où le procès de Aung San Su Kyi vient de reprendre, ni la catastrophe humanitaire au Sri-Lanka après la déroute des Tigres tamouls. Elle a centré son discours sur la coopération en matière d’énergie et de développement durable.

Il est vrai que les Asiatiques sont en général très sourcilleux quand d’autres pays « s’immiscent dans leurs affaires intérieures ». Mais entre éviter une déclaration qui aurait pu être ressentie comme une provocation et passer totalement sous silence un thème qui fonde les valeurs de l’Europe, il y a un pas que la commissaire a pris soin de ne pas franchir.

L’honneur de l’UE a été sauvé par le ministre tchèque des affaires étrangères, Jan Kohout, président en exercice du Conseil européen. Il s’est cependant contenté à un appel général au « dialogue sur les événements récents survenus dans la région », citant pêle-mêle le Sri-Lanka, la Birmanie, le Pakistan et l’Afghanistan. Ce n’était pas très risqué mais c’était mieux que rien.