L’Azerbaidjan tire les leçons militaires de la crise géorgienne

Alors que les forces aériennes de l’Azerbaïdjan sont déjà les plus fortes du Caucase, les autorités de Bakou ont tiré de la guerre russo-géorgienne d’août 2008 la conclusion que la suprématie dans les airs était une condition indispensable de leur sécurité.

C’est dans ce contexte de développement d’une armée de l’air moderne et efficace, notamment avec l’aide des Etats-Unis, de la Turquie, du Pakistan, de l’Ukraine et d’Israël, rendu possible par les recettes provenant des exportations des hydrocarbures, que le Général Rzayev, commandant des forces aériennes et vice-ministre de la Défense a été assassiné, le 11 février 2009.

Créées le 14 février 1992, peu après l’indépendance, les forces aériennes azerbaïdjanaises sont d’après les observateurs locaux les plus fortes au Caucase du sud, tant en nombre d’avions que de qualification des pilotes. L’état de guerre avec l’Arménie même s’il s’agit aujourd’hui d"un conflit de basse intensité et les leçons de la guerre russo-géorgienne de 2008 expliquent la volonté de Bakou de renforcer son armée et sa détermination à obtenir l’autorisation, en application du Traité sur les armes conventionnelles en Europe, de posséder 100 avions de combat et 50 hélicoptères.

Les forces aériennes azerbaïdjanaises auraient la suprématie aérienne dans le Caucase du Sud grâce à la modernisation et au doublement du nombre des avions au cours des 9 dernières années. Plus de la moitié des appareils doivent être remplacés d’ici 2010 par des avions de nouvelle génération : JF-17 Thunder (des pourparlers pour l’achat des JF-17 Thunder sont en cours avec le Pakistan), SU 27 (code OTAN - Fulcrum), SU 30 (code OTAN - Flanker) et des MIG de la cinquième génération. Les hélicoptères soviétiques et russes Mi-28 (Havoc), Mi-8 (Hip) et Mi-6 (Hook) sont les plus nombreux dans l’armée azerbaïdjanaise.

Les pilotes azerbaïdjanais bénéficient d’un échange d’expériences avec les membres de l’OTAN. La Turquie a beaucoup contribué à la préparation des pilotes azerbaïdjanais tandis que les Etats-Unis ont joué un grand rôle dans la modernisation des forces de l’air.

Deux aérodromes proches de Bakou ont été modernisés. Des pourparlers sur la modernisation de la base de Kurdamir sont en cours. Les avions de l’OTAN reliant l’Afghanistan y atterrissent. Les Américains ont déjà donné plus de 4 millions de dollars pour la modernisation de l’aérodrome de Kurdamir. Quant à lui, l’aérodrome de Dallar est équipé d’un système de gestion de vol sans équivalent dans le Caucase du Sud.

Pour les Etats-Unis, en particulier à l’époque du Président George W.Bush, l’Azerbaïdjan constituait une sorte de porte-avion devant pouvoir servir de base à l’Amérique et à ses alliés dans une éventuelle guerre contre l’Iran, de même qu’il pouvait être utilisé comme relais vers l’Afghanistan.

L’Ukraine est le principal fournisseur d’avions à l’Azerbaïdjan (MIG 29), pmais les Tchèques et les Isréaliens sont également sur les rangs. Pour l’Azerbaïdjan, la guerre entre la Russie et la Géorgie, en août 2008, au cours de laquelle les chasseurs russes ont détruit sans aucune résistance les principales infrastructures géorgiennes alors que Tbilissi avait privilégié la modernisation des hélicoptères, impuissants en réalité face aux MIG, SU et autres appareils russes, a montré la nécessité d’avoir la suprématie aérienne.