L’ECFR note la politique étrangère européenne

Pour la deuxième année consécutive, l’European Council on Foreign Relations publie son palmarès de la politique extérieure européenne. Conclusion : au lieu d’aider à résoudre les problèmes du monde, l’Europe est maintenant un problème en soi. Elle est un problème pour les perspectives de croissance dans le monde alors qu’auparavant elle était une partie de la solution. Lire le dossier complet sur www.ecfr.eu

Le palmarès de l’ECFR examine les résultats de l’Union européenne sur la scène internationale pour les vingt-sept pays, sur six sujets divisés en 80 points. Il détaille l’impact de la crise de l’euro, du printemps arabe, du leadership grandissant de l’Allemagne, etc.

Voici les principales conclusions :

- la crise de l’euro a conduit à une perte sévère de soft power. En 2010, l’UE avait été distraite par la crise, en 2011, elle a été affaiblie.

- La crise a limité la capacité de réaction au printemps arabe.

- Dans le passé, l’Allemagne s’en remettait à la France ou à la Grande-Bretagne pour les questions de politique étrangère. Maintenant, l’ECFR la classe en tête pour de nombreux items..

- De nouveaux leaders apparaissent en politique extérieure, notamment la Suède et la Pologne.

 

L’ECFR a isolé six domaines :

- Chine (note C) : l’Europe espérait renforcer son approche de la Chine en 2011 mais la crise s’est muée en occasion pour Pékin, alors que les pays européens se concurrençaient pour gagner des marchés chinois.

- Moyen Orient et Afrique du nord (C+) : les pays membres de l’UE ont jusqu’à maintenant échoué à procurer les aides, l’ouverture des marchés et la mobilité des personnes promises. L’intervention en Libye a souligné la division des Européens qui n’ont pas réussi à développer une vision à long terme de la région.

- Russie(C+) : l’UE a réussi à mettre en place une politique commune mais le retour de Vladimir Poutine à la présidence met fin aux illusions.

- Etats-Unis (B-) : le « leadership from behind » a permis à certains pays européens de jouer un rôle international mais il a mis en évidence aussi les lacunes dans les capacités européennes à un moment où les Etats-Unis donnent la priorité à leur politique asiatique.

- Grande Europe (C+) : quelques progrès dans les Balkans occidentaux avec la prochaine accession de la Croatie mais les relations avec la Turquie, un élément essentiel dans la région, sont toujours aussi troublées. Les résultats apportés par le partenariat oriental sont limités.

- Questions multilatérales et gestion de crise (B) : la conférence de Durban sur l’environnement a apporté quelques avancées mais la crise de la zone euro a dominé le sommet du G20 qui n’a pas apporté de grands progrès dans la gouvernance mondiale.