Une population jeune et en forte croissance
|center>La Guyane est le seul territoire français en Amérique du Sud. 95% de la Guyane est occupé par la forêt amazonienne. C’est de loin le plus grand département de France et aussi le moins densément peuplé avec 3.4 habitants par km2 alors que la Lozère en compte 14.8. Pourtant, la population y est en forte augmentation, le nombre d’habitants a
doublé en moins de trente ans. Si on excepte Mayotte, c’est le territoire français avec la plus forte croissance démographique, la natalité la plus élevée et la population la plus jeune. La moitié des habitants de Guyane a moins de 25 ans.
Le développement économique et la mise à niveau des infrastructures peinent à suivre le rythme et la Guyane se trouve dans une situation difficile. 44% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, les habitats sont souvent insalubres et le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale.
En Guyane, la population augmente fortement, plus que dans n’importe quel autre territoire français à l’exception de Mayotte. On y dénombre en 2023, 301099 habitants. Le taux de natalité est de 27.5‰ contre 10.7‰ en France métropolitaine.
Des difficultés économiques
La balance commerciale de la Guyane est très largement déficitaire avec 1.8
milliards d’euros d’importations pour seulement 156 millions d’euros d’exportations. De plus, la dépendance à la France et à l’Europe est trop grande. La Guyane n’est que faiblement intégrée à son environnement régional. Seul 1% des exportations guyanaises vont vers le Brésil voisin.
Les investissements de l’État sont insuffisants. La Dotation Globale de Fonctionnement est la plus faible de France (hors Mayotte) avec 187.67 euros par habitants en Guyane contre 327.99 dans le Cantal, 381.44 euros dans la Creuse, 396.02 euros en Martinique et 564.14 euros en Lozère par exemple.
En Guyane, le PIB/habitant est de 14877 euros alors que la moyenne nationale est de 35252 euros. Le revenu médian est de 10990 euros contre 23160 euros en France métropolitaine. En 2022, selon l’INSEE, le taux de chômage est de 13.4% en Guyane contre 7.3% en France métropolitaine.
Une population mosaïque
La population guyanaise est plurielle et métissée. On y trouve encore des
populations amérindiennes, qui comptent pour environ 3% de la population totale. Elles cohabitent avec des créoles, des métropolitains, des Bushinengué, des Hmongs et des Chinois. A cette grande diversité il faut encore ajouter les populations issues de migrations locales comme les Brésiliens, les Surinamais, les Antillais, les Haïtiens et les Dominicains ou ceux qui viennent de bien plus loin comme les réfugiés Syriens.
Les Hmongs par exemples sont originaires de l’ancienne Indochine où ils ont lutté aux côtés des Français puis des Américains contre le Viêt Minh. Ils sont installés en Guyane en 1977, à Cacao, dans le but de peupler ce vaste territoire et de contribuer à la mise en culture des terres. Ils représentent aujourd’hui 2% de la population guyanaise mais produisent 70% des fruits et légumes du territoire.
Dans l’éducation, la Guyane est en retard. Elle ne parvient pas à scolariser correctement ses nombreux élèves. Les classes sont surchargées, le nombre d’enseignants contractuels est élevé, la couverture internet est faible et les élèves des communes isolées doivent relever de véritables défis pour achever leur scolarité. En conséquence, le taux de réussite au baccalauréat est très faible, seulement 84% d’admis contre 93.1% en Martinique et 93.8% en Guadeloupe.
Orpaillage et cocaïne
La Guyane est confrontée à deux problèmes majeurs, liés à sa géographie, qui sont à l’origine d’une violence endémique. La Guyane détient le record de France en terme d’homicide pour 100.000 habitants avec 11.2, très loin devant la Guadeloupe (6.4), la Martinique (4.8) et les départements métropolitains.
Ce triste record est la conséquence de deux types de trafic. D’une part, celui de la cocaïne, dont la Guyane est devenue une plaque tournante, entre la Colombie et l’Europe. En 2021, 512 “mules” sont arrêtées et 1.260 kg de cocaïne saisies à l’aéroport Félix Éboué. Les narco-trafiquants exploitent la misère humaine pour faire passer la drogue, conditionnées en boulettes et ingérée par les “mules” qui touchent en moyenne 5000 euros par voyage. D’autre part, l’orpaillage qui consiste à extraire illégalement de l’or du
sous-sol guyanais. Les orpailleurs, souvent originaires du Brésil ou du Suriname, sont armés et n’hésitent pas à faire feu pour protéger leur butin. L’extraction du minerais est une importante source de pollution des cours d’eau.
Pour conclure, la Guyane, territoire le plus pauvre de France (excepté Mayotte), est face à de nombreux défis. Faiblesse des infrastructures, éducation, violence, connectivité, intégration régionale ou encore protection de l’environnement, le plus grand territoire français doit se développer rapidement pour suivre sa forte croissance démographique. Cela ne peut se faire sans investissements massifs de la part de l’Etat français. La Guyane doit aussi diversifier ses revenus, comme par exemple en devenant une destination phare de l’éco-tourisme. Malgré son potentiel, la Guyane compte peu de visiteurs extérieurs, seulement 110000 en 2022. Le prix des billets d’avion, le mauvais entretien des routes et la quasi-absence de transports en commun sont autant de freins au développement touristique.