Le triste sort des Américains émigrés en Russie sous Staline

Pendant la Grande Dépression, des dizaines de milliers d’Américains ont émigré vers l’Union soviétique, soit par nécessité économique, soit par conviction idéologique. Tim Tzouliadis raconte leur histoire dans un livre qui vient de paraître en anglais The Forsaken, From the Great Depression to the Gulags, Hope and Betrayal in Stalin’s Russia (Little, Brown, 472 p. 20 livres). The Times Literary Supplement vient de publier une critique ce livre. Source : www.entertainment.timesonline.co.uk 

Dans un premier temps, les émigrés américains ont été bien reçus par les autorités soviétiques. Ils se sont intégrés dans la société russe, y ont introduit le base ball, créant même des équipes mixtes avec des Russes. En 1936, le ton a changé. Tous les étrangers sont devenus suspects à Staline et les Soviétiques qui les fréquentaient ont risqué de passer pour des traîtres. Des milliers d’émigrés américains ont fini au Goulag.

Les Américains poursuivis par les autorités soviétiques n’ont pas trouvé un grand secours auprès de leur ambassade à Moscou. Sous prétexte qu’il n’était pas prouvé qu’il s’agissait bien de citoyens américains – leur passeport leur avait été retiré à l’arrivée par les Soviétiques-, les diplomates américains les laissèrent persécuter. Il est vrai que l’ambassadeur Joseph Davies, qui ne connaissait rien à la Russie mais avait été nommé par Roosevelt à cause de la fortune de sa femme, était favorablement impressionné par le pouvoir de Staline. Il assistait aux procès de la Grande purge et annonçait à Washington que « la justice avait été rendue ». Il fut particulièrement ravi que Staline lui accorde une entrevue de deux heures à la veille de son départ, un « honneur » refusé à la plupart des ambassadeurs occidentaux à Moscou.