Les valeurs universelles que porte l’Europe, Démocratie, état de droit, droits de l’Homme, ne peuvent s’accommoder de l’action de régimes qui survivent en massacrant leurs propres peuples.
A l’initiative de la France et du Royaume-Uni, l’appel de pays arabes à arreter le bain de sang voulu par le régime libyen a convaincu, naturellement avec le ralliement américain, un Conseil de Sécurité audacieux, bien obligé de tenir compte de l’opinion mondiale.
C’est une défaite de la froide raison d’Etat, qui guidait prétendument de manière inexorable et définitive les relations entre les nations.
C’est l’émergence, désormais avérée, de la notion de Communauté internationale.
Qu’importe que l’Union européenne es-qualité n’ait pas parlé d’une seule voix en la matière ! Elle n’est pas encore prête.
Qu’on ne stigmatise pas non plus l’Allemagne de n’avoir pas été en première ligne pour utiliser la force au service du droit. Depuis la catastrophe du nazisme, les Allemands ne croient plus à la contrainte militaire et le leur reprocher est un procès imbécile et à courte vue.
Ce qui importe avant tout c’est que les principes européens à valeur universelle, qui figurent dans nos traités et guident nos institutions communes, soient de plus en plus partagés et puissent trouver une concrétisation juridique et matérielle au sein des instances internationales qui contribuent à dessiner le monde de demain.
Ce que nous avons fait entre nous sur le continent européen - arrêter les guerres, réconcilier les peuples, partager nos intérêts et apporter la prospérité - est possible aussi ailleurs.
Et même si la voie sur laquelle nous nous engageons ne sera pas semée de roses, que nous aurons à affronter d’autres combats pour la Démocratie, en Côte d’Ivoire, au Yemen ou ailleurs, elle honore l’Europe, ses principes, son droit et achève de convaincre, s’il en était besoin, qu’elle est loin d’être sur le déclin.