Les élections législatives du 28 octobre, même entachées de fraude, confirment cette division : les partisans d’une entente avec la Russie, sous la direction du président Viktor Ianoukovitch, l’ont emporté sur les défenseurs de l’intégration européenne, réunis derrière l’ancienne première ministre, Ioulia Timochenko, emprisonnée pour abus de pouvoir. Ce clivage politique recouvre un clivage géographique entre l’Ouest du pays, tourné vers l’Europe, et l’Est, qui regarde vers la Russie.
Le sort de Ioulia
Le sort de Ioulia Timochenko est un des éléments du débat. Par solidarité avec l’ancienne première ministre, l’Union européenne a en effet gelé l’accord d’association qu’elle devait signer avec l’Ukraine. La situation paraît bloquée. Il reste pourtant quelques motifs d’espoir pour les pro-Européens.
D’abord, sous la pression de l‘opposition, les amis du président Ianoukovitch se disent favorables à une plus étroite coopération avec l’UE. Ils refusent, pour le moment, malgré les demandes insistantes de Vladimir Poutine, l’adhésion de l’Ukraine à l’Union douanière qui rassemble la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie, première étape vers une future Union eurasienne.
Ensuite, alors que le parti présidentiel est en recul – du moins pour la partie du vote relevant du scrutin proportionnel -, l’opposition progresse. Certes la formation de Ioulia Timochenko perd quelques points mais deux nouveaux partis font leur entrée au Parlement : l’Alliance démocratique pour les réformes, présidée par un champion du monde de boxe, Vitali Klitschko, et Liberté, un parti nationaliste fortement anti-Russe.
Enfin, les experts constatent la montée d’une « identité ukrainienne » qui pourrait à terme dépasser le vieil antagonisme entre les deux parties du pays. Certes celui-ci ne disparaîtra pas de sitôt. Au moins pourrait-il s’atténuer dans les années à venir.